Carnet de voyage cubain (4/5)

Jeudi 15 février 2018
19h50
La Havane

Après la matinée à la plage, nous sommes tous rentrés nous doucher et nous changer avant de nous retrouver pour déjeuner. En entrant dans notre chambre, surprise, ils ont nettoyé, ce n’avait pas été le cas à Viñales donc j’avais laissé mon bordel et j’ai retrouvé mon linge plié, mes livres posés sur le côté, oups.
Ensuite, on retrouve le groupe pour aller manger et on s’arrête à la Casa de la Cerveza (la maison de la bière), sandwichs et frites, sympa, bonne ambiance, puis on se met en route pour se balader en ville. Et là, surprise, un bar Beattles avec des statues du groupe, original ! Trinidad n’est pas très grande et le tour est vite fait, mais sous le soleil, en montée et avec les rues caillouteuses, c’est du sport. On profite de la balade pour flâner sur les marchés artisanaux, l’art est vraiment partout à Cuba. Puis on tombe sur le jeune couple du groupe, on arpente tous ensemble encore un marché, je craque pour deux paires de boucles d’oreilles et la vendeuse m’offre un bracelet, puis on se pose pour un verre.

Suite à cela, retour à la maison d’hôte pour se reposer avant la soirée. Je prends ma douche et ensuite, alors que j’applique mon après-solaire, j’entends Sama crier : un cafard dans la chambre ! J’essaie de le diriger vers la sortie avec une serviette, mais il part dans un coin, le coin où se trouve mon sac. Beurk. Je suis pétrifiée, je ne porte qu’une serviette, je suis pieds nus, donc voilà. Au bout de quelques temps, je prends mon courage à deux mains, enfile prudemment mes sandales, après avoir vérifié qu’elles étaient vides bien sûr, puis je soulève délicatement le sac, rien, je vide tout, rien, je rerange tout, je le repose, et je rabats le dos et il est là, j’agite une serviette pour le faire descendre, Sama m’entend crier (elle est dans la salle de bain) et je jette la serviette sur le monstre et elle sort chercher quelqu’un. L’intrus sera exécuté dans la cour à coup de chaussures et la chambre est à nouveau nettoyée. Pourtant elle était propre, mais bon, ça peut arriver. Après cette aventure, je somnole un peu.

En fin d’après-midi, je retrouve Len et Ann pour aller à la Casa de la Musica où une partie du reste du groupe nous rejoint, comme nos maisons d’hôtes sont voisines, on fait le chemin ensemble. On prend donc l’apéro sur les marches près de Plaza Mayor avant d’aller chercher de quoi manger. Juste à côté des premières marches, il y a un charmant restaurant-galerie, Los Conspiradores, ceux qui ont pris des pâtes et des fruits de mer étaient ravis, ma ropa vieja, bof. Au départ, je voulais aller avec les autres au club dans une grotte, mais avec un autre départ aux aurores le lendemain, j’ai préféré aller me coucher. Au moins, j’aurais eu de la musique live pendant l’apéro et le dîner. Ce n’est pas un cliché, à Cuba, il y a toujours de la musique, salsa et autres. Un pur régal.

***

Vendredi 16 février 2018
11h35
Hôtel Ambos Mundos, La Havane

Mercredi, départ assez tôt de Trinidad, le guide a dû écouter toute l’histoire de cafard par la proprio de la casa, apparemment il venait de chez le voisin. Nous avons fait un premier arrêt pour un point de vue sur la vallée, les escaliers étaient rudes et alors que je soufflais, Orlando, notre chauffeur, m’a pris le bras et aidé. La vue était superbe sur la vallée luxuriante, Valle de los Ingenios, on en a profité pour faire notre photo de groupe. Puis on est remontés dans le bus direction la tour pas loin de là, dont j’ai oublié le nom, la honte.* On peut monter, mais les escaliers ne me tentaient pas. J’ai pris Marmotte en photo et elle a eu un grand succès auprès des vendeuses. L’une des vieilles dames m’a demandé si j’avais un stylo à offrir, j’en avais un en rab donc pas de soucis, et là, d’autres sont arrivées et en voulaient aussi. Non désolée, j’en ai plus à distribuer. Au bout de trente minutes, il faut repartir, mais avant ça on dit au revoir à la famille qui quitte le groupe.

Direction Santa Clara, la ville du Che, il y a une grande statue avec un mémorial et un musée. On commence par le mémorial, on laisse nos chapeaux et sacs dans le bus, car ils ne sont pas autorisés, mais aussi les appareils photos, caméras et téléphones. Orlando les surveille jusqu’à ce que la visite soit finie et qu’on les récupère pour photographier le monument extérieur. On reprend ensuite le bus pour aller voir le train blindé, un train ciblé par les révolutionnaires. Puis re-bus pour aller déjeuner dans un hôtel en périphérie, buffet pour 15 CUC avec boisson, mais bof. Puis on amène le jeune couple en ville qui eux aussi quittent le groupe. Et nous voilà en route pour La Havane.

Au bout de trois heures, nous voici de retour dans la capitale, nous prenons nos quartiers, tous dans la même casa, puis retrouvons Osvaldo pour une rapide visite nocturne de la vieille ville. Suite à la balade, avec Andrew, Debbie et Ursula on prend place sur une terrasse pour dîner près de Plaza Vieja, mais ce n’est pas très bon, le chorizo n’en est pas et le poulet on sait pas trop. En tout cas, le chat errant a aimé le chorizo lui. Une autre journée se terminait, alors retour à la casa pour dormir.

*Tour d’Iznaga

***

Vendredi 16 février 2018
20h35
La Havane

Hier matin, après le petit-déjeuner et les au revoir à quelques-uns, Osvaldo me négocie un taxi pour aller à la visite guidée sur la religion afro-cubaine ou santeria. Le taxi me dit 15 CUC, je donne donc 15 et il me rend 10, ai-je donné 25 ou est-ce que j’ai mal compris, le mystère reste entier. J’arrive donc bien en avance à Callejón de Hamel, la guide est également en avance et je suis seule, donc la visite se fera en espagnol. Elle m’explique que cette ruelle accueille une communauté pratiquant cette religion, une communauté qui mise sur l’art, avec du mobilier urbain à base de matériel recyclé. Tout cela est en partie dû à Salvador, un artiste local qui a une galerie sur place. Elle m’explique ensuite l’origine de la santeria, les envahisseurs espagnols ont forcé la religion catholique sur les esclaves africains qui avaient amené avec eux leur religion dont les divinités sont liées à la nature. Les esclaves ont continué leur religion en cachette et ont associé des saints catholiques à certaines divinités et priaient ainsi les deux. Elle m’a expliqué et montré quelques orichas, symboles des divinités, et nous sommes allées dans la maison de Salvador voir les autels. Chaque membre de la famille a son autel dédié à la divinité à laquelle il/elle est lié(e). La femme de Salvador était là et elle m’a fait la bise pour me saluer… Ça fait bizarre. J’ai pu également visiter la galerie et j’ai eu droit à une représentation de danse, une des danseuses m’a même pris par le bras pour danser… OK… J’ai aussi vu l’endroit où ils vendent les herbes et autres articles pour les rituels, j’ai rencontré un babalawo (l’officier religieux), tout cela était très instructif. Ah oui, avant la danse on m’a offert un verre, un negrón : rhum, limonade, basilic. Bien rafraîchissant.

Une fois la visite finie, j’ai acheté une petite peinture à Salvador et il m’a fait un signe de croix avec… Puis j’essaie de m’orienter pour rentrer, une vieille dame vient me dire que Callejón de Hamel, c’est par là, mais je lui montre la carte de visite de la casa et lui dis que je veux aller là. Du coup, elle m’embarque dans un taxi déjà occupé, me dit que c’est 1 CUC, le plus petit billet que j’ai est de 5, elle me rend d’abord 3 CUC, puis je lui dis que c’est bon. On descend, encore loin de ma maison d’hôte, mais elle m’entraîne dans la direction, on discute un peu, elle a presque 80 ans et est en grande forme, elle me dit qu’elle pouvait pas faire autrement que de m’aider, c’est normal. Et elle m’amène jusqu’au début de la rue de ma casa, adorable, vraiment. Arrivée, je m’allonge un peu avant la suite du programme.

Vers 15h, je me mets en route, je dois remonter toute la rue Cuba pour mon tour en vieille américaine. Les vendeurs et taxis m’appellent tous, souvent en anglais, regarder c’est gratuit… Le problème des coins touristiques… J’arrive en avance et me pose sur un muret face au point de rendez-vous et le guide est aussi assis là. On est six en tout, une fille bizarre, un couple de New York et un couple suisse. Il y a deux voitures, on fait une voiture de francophones qui parlent espagnol et en route ! Premier arrêt : la place de la Révolution, puis la forêt de La Havane et enfin l’hôtel Nacional. Soit le guide, soit le chauffeur (le guide changeait de voiture à chaque arrêt) commente le trajet, c’est très sympa. À l’hôtel Nacional, on prend un mojito de la mafia (avec du rhum vieux en plus), bonne expérience dans l’ensemble. Je retourne ensuite au point de départ en partageant un taxi avec la fille bizarre qui au final descend en route, puis je me dirige vers Plaza Vieja pour dîner. En route, je me fais accoster par Manolo, qui m’invite à aller danser sur une place plus tard, je dis que sûrement oui, mais en fait je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça, j’ai pas envie, je le sens pas. Et si c’est un rencard, le pauvre se sera pris un lapin. Je continue seule mon chemin et un autre comment tu t’appelles, d’où tu viens, non, stop, pour aller plus vite je dis que je suis en retard pour retrouver des amis et ciao. Je dîne donc dans un petit restaurant qui avait l’air sympa, une pizza, bof. Puis retour à la casa pour une soirée tranquille au lit avec un bouquin.

A propos lamarmottevoyageuse

Bienvenue chez La Marmotte, voyageuse qui vous raconte ses aventures à travers le monde (surtout l'Europe) et à Berlin. Les textes et photos de ce blog ne sont pas libres de droit. Merci de me contacter si vous désirez les utiliser.
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