Lundi 12 février 2018
17h50
Trinidad
Dimanche matin, nous nous sommes mis en route assez tôt, direction Cienfuegos via la Baie des Cochons. On a des malades, la moitié dort dans le bus, le trajet est agité sur les parties de route en piteux état, des routes et autoroutes partagées entre véhicules à moteur, chevaux et vélos. Pour les locaux, les voyages à l’échelle nationale se font souvent dans de terribles conditions, entassés dans des camions, à l’arrière, avec ou sans toit.
Au bout de quelques heures, nous arrivons à la baie, mais pas de cochons, juste la mer bleu turquoise, des plages de sable, magnifique. Nous nous arrêtons à Las Cuevas de los Peces à Girón, à peu près là où le débarquement de 1961 a eu lieu. C’est une plage rocheuse, la crique est rocheuse, c’est délicat pour rentrer dans la mer, une roche un peu creusée par les éléments permet de s’asseoir, les vagues sont fortes. L’eau est bien fraîche, j’ai essayé de nager un peu, mais c’est difficile avec les vagues, je n’ai pas l’habitude. Je trouve un rocher immergé sur lequel rester debout, près du bord où ressort un poteau pour m’accrocher et je reste là un moment, à admirer les couleurs exceptionnelles, le paysage paradisiaque, bercée par les vagues, enfin bercée, chahutée plutôt. Au bout d’un moment, j’essaie de ressortir en remontant sur un rocher escarpé, mais je galère, puis le papa canadien de notre groupe (j’ai oublié son prénom) vient m’aider et avec une autre touriste, ils vont récupérer mes chaussures pour me les rapporter. Je suis mille fois reconnaissante. Je vais ensuite sécher sous le parasol avant de reprendre le bus pour aller déjeuner.
Le guide nous amène dans un resto sympa, formule déjeuner avec poisson ou viande, je prends bien sûr un mojito. Du groupe, je suis la seule à parler espagnol, quelques-uns ont des bases ou connaissent quelques mots, les serveurs remarquent rapidement et viennent du coup me voir quand ils veulent dire quelque chose à notre table. Le reste du groupe se tourne maintenant vers moi quand Osvaldo n’est pas là, j’vais commencer à facturer mes services lol. Enfin bref, déjeuner sympa avant d’aller au musée.
Le musée de Girón présente l’histoire de la Baie des Cochons du côté cubain, l’entrée est de 1 CUC, pour 1 CUC de plus on peut prendre des photos, pour encore 1 CUC on peut voir un documentaire, hop 4 CUC pour moi. Le documentaire est en espagnol avec sous-titres en anglais et est parfois dur car il y a des images des victimes des bombardements. Tout de même très intéressant, comme le musée dans son ensemble.
Puis nous reprenons la route, direction Cienfuego, surnommé La Perla del Sur (la Perle du Sud), grande influence française car suite à un ouragan dévastateur, elle a été reconstruite par des Louisianais au XIXe siècle. On roule en bord de mer, on s’arrête à un superbe bâtiment de style arabe sur le toit duquel il y a un bar offrant une vue magnifique. Après ce court arrêt, on nous amène à nos maisons d’hôte. Nos hôtes sont d’une grande gentillesse, ils ne parlent pas très bien anglais, du coup je fais à nouveau office d’interprète. Puis nous rejoignons le groupe pour aller dîner. Au Bouyon 1825, ils ont diverses formules avec viande ou poisson, je commande d’abord un rhum, le serveur croit que je veux un mojito. Non ! Je veux un vieux cubain svp. Il me sert un Havana Club Reserva pas mauvais du tout. Niveau repas, j’ai commandé un steak, on ne me demande même pas la cuisson. Je reçois un truc plat et trop cuit, euh et mon riz ? J’avais demandé la formule sans soupe et sans salade pour pas gâcher, mais le riz si ! Plats pas terribles, service à revoir. Ensuite, retour à la maison d’hôte car le lendemain on a encore un départ aux aurores.
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Mardi 13 février 2018
18h10
Trinidad
Hier matin, nous sommes allés nous balader un peu dans Cienfuegos, très jolie, ils ont un mini arc de triomphe et forcément, en tant que seule française du groupe, c’est à moi qu’on demande de le comparer à celui de Paris… Ensuite, Osvaldo nous a emmenés dans une bodega cubaine, ou magasin de rations, il nous a expliqué que chaque Cubain est assigné à une bodega et le bodeguero connait tout le monde et il faut un carnet spécial, les produits sont disponibles à une certaine date à un prix modeste. Suite à cela, nous avons eu trente minutes pour nous balader avant de prendre la route vers Trinidad.
Arrivés à Trinidad, un patchwork de maisons colorées dans d’étroites rues pavées, on fait d’abord un arrêt CADECA et toilettes, puis nous visitons une poterie locale, Santander, avec potiers démontrant leurs talents. Ensuite, courte visite de la ville sous un soleil torride, j’ai mis un T-shirt un peu plus couvrant car même avec de la crème solaire 50+ mes épaules, mon dos, mes bras sont rouges, mais ça n’est pas douloureux, donc je cuis. Puis déjeuner avec le groupe sur une jolie terrasse ombragée avant d’aller dans nos maisons d’hôte.
Après une douche et une sieste, je pars acheter une carte internet près de la place Cespedes (le point wifi principal de la ville) et dans la file d’attente j’entends des gens discuter, apparemment il faut un passeport pour l’achat, je redemande confirmation au Cubain devant moi et je m’apprête à partir quand le Cubain derrière moi me dit qu’il peut m’en acheter une d’une heure, il a droit à trois, pas de soucis pour lui. C’est 1 CUC, mais je n’ai pas moins de 10 CUC, du coup il me donne 50 CUP (pesos locaux) qui équivalent à 2 CUC et il me rend ensuite la monnaie. Super gentil. Je me pose alors sur un muret de la place, lis mes messages, envoie quelques photos pour frimer à ceux qui sont restés dans l’hiver de France et d’Allemagne (et d’ailleurs) et recharge du crédit sur ma carte SIM pour avoir à nouveau l’Internet mobile si besoin.
Ensuite, je vais au bar Floridita, apprécié d’Hemmingway a priori, et m’offre un bon petit daiquiri. Je voulais aller près de la Plaza Mayor là où il y a la Casa de la Musica, je ne suis pas sûre du chemin et là je croise Andrew et Debbie du groupe, puis on continue chacun nos chemins. Je ne suis pas sûre de prendre la bonne direction, il fait nuit, c’est pas très éclairé, donc je préfère rester dans le même quartier alors je tourne en rond en cherchant où aller manger.
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Mardi 13 février 2018
22h45
Trinidad
Hier, en cherchant où manger, je tombe à nouveau sur Andrew et Debbie. On discute, je leur dis que je cherche où manger, ils me disent qu’ils ont pris un verre dans le foyer de l’hôtel de luxe Iberostar sur la place Cespedes et que ce n’était pas trop cher et assez sympa. Ils proposent qu’on y aille, comme ça ils y prendront leur dessert. C’est joli, avec une lampe de verre ananas, un piano sur lequel un musicien vient jouer pendant notre repas, avec des musiciens de percussion, musique d’ambiance feutrée. J’ai pris un sandwich jambon fromage et un rhum. L’addition est correcte, excellent service. Puis je suis rentrée me coucher.
Ce matin, j’ai retrouvé Len, Anne et Sama pour prendre le bus vers la plage Ancón, Rod et Terry devaient nous rejoindre, mais ils ne sont pas venus au point de rendez-vous et on les a retrouvés dans le bus au final (ils n’étaient plus sûrs du chemin). Un bus relie la ville à la plage, 5 CUC aller-retour, double étage avec toit ouvert, enfin sans toit, dans certaines rues les câbles électriques entre les poteaux sont assez bas, un peu flippant. Le trajet est superbe, avec le vent dans les cheveux, c’est super agréable.
Arrivés à la plage, on a réussi à avoir des chaises longues, 2 CUC pour la journée, mais avant que le mec arrive pour encaisser, une partie était déjà dans l’eau, dont moi. La plage est superbe, l’eau turquoise, bien fraîche, un pur bonheur. Ensuite, je me pose sur la chaise longue et au bout d’un moment, le mec vient encaisser pour la chaise et propose des cocktails. Un mojito, por favor ! Il est 11h, l’heure de l’apéro, non ? Je retourne ensuite me rafraichir dans l’eau, un pur moment de bonheur, avant de rejoindre les autres, papoter, rigoler. Une superbe matinée qui prend fin avec le voyage retour dans le vent et sous le soleil.