Carnet de voyage cubain (5/5)

Samedi 17 février 2018
Playa Tropicoco, La Havane
11h30

Hier matin, j’ai traîné au lit, j’ai même zappé le petit-déjeuner, après une semaine de levers tôt, ça fait du bien de se reposer un peu, même si avec la musique, les gens qui parlent et rient fort, puis le coq, ce n’est pas toujours facile de dormir. Je me suis mise en route en fin de matinée pour me balader dans les rues de la vieille ville, sous le soleil, ça tape bien, chaque coin d’ombre est le bienvenu. Sur les recommandations de certains du groupe, je suis allée déjeuner à l’hôtel Ambos Mundos, la vue depuis la terrasse est superbe. Un cocktail maison (jus de fruits tropicaux, grenadine et rhum), pâtes à la tomate, puis je suis redescendue, je voulais continuer de me balader, mais je ne me sentais pas bien, alors retour à la casa. C’est horrible comme je supporte mal la chaleur.

Après une sieste plus longue que prévue, je suis repartie dans les rues de La Havane, premier arrêt sur Plaza Vieja avec un cocktail XXL, sans alcool. Puis direction la poste avant de finir par hasard sur Plaza de Armas et le bord de mer. Je me suis alors posée sur un muret pour admirer le coucher de soleil qui colorait le ciel d’or et d’orange. Alors que la nuit commençait à tomber, j’ai parcouru la rue Obispo, espérant trouver un endroit sympa pour manger, avec de la musique. Premier essai : la carte parle de ropa vieja, mais ils n’ont que poisson, fruits de mer et poulet, donc non. Je me suis ensuite fait alpaguer par une demoiselle qui faisait de la pub pour un resto pas loin, ça avait l’air sympa alors j’ai tenté. La Calesa, joli restaurant, musique live d’ambiance, j’ai commencé avec un daiquiri, puis en entrée des bananes vertes frites fourrées au jambon. L’extérieur frit, la garniture et le fromage fondu dessus, super, mais la texture de l’intérieur de la banane, bof, en même temps je suis bizarre niveau goût. Puis un filet de bœuf uruguayen, enfin, je pensais que la vache venait d’Uruguay, mais c’est la préparation : pané et fourré jambon-fromage, un peu trop cuit mais pas mauvais. Ensuite, je suis retournée sur la rue Obispo, un bar m’a attirée avec de la salsa live et des gens qui dansaient. Je me suis posée au bar, j’ai pris un Havana 7 ans, puis la musique s’est arrêtée et il ne se passait plus rien, donc j’ai repris ma route, je suis allée voir sur Plaza Vieja, rien, alors retour à la casa.

Bien sûr toute la journée, des « hola amiga », tu veux acheter mes trucs ? Tu veux un bicitaxi ? D’où tu viens ? Ça commence à devenir lourd. On n’avait pas trop ça dans les autres villes, sûrement car on était souvent en groupe, souvent avec notre guide cubain qui semblait connaître tout le monde. Là, je suis seule, oui et pas seul, hein, ça change la donne. Souvent ils vous abordent en anglais, ils sont surpris que je parle si bien espagnol, et quand je dis que je suis de France et d’Allemagne, ils sont impressionnés que je parle quatre langues, et dire qu’à une époque c’était cinq… Enfin bref, là, je vais profiter de la plage, tranquille, avec la musique des voisins.

***

Samedi 17 février 2018
20h40
La Havane

Ce matin, je me suis levée un peu plus tôt et je suis partie pour la plage, sans maillot de bain car seule. En route, j’ai voulu m’arrêter au Etecsa de la rue Obispo pour une carte Internet, mais la file d’attente m’a vite découragée. Direction donc Parque Central pour prendre le bus T3 vers les plages de l’est, la file là aussi est longue, en bus c’est 5 CUC A/R, plusieurs chauffeurs de taxi proposent aux gens attendant de les conduire pour 5 CUC par personne, maximum quatre personnes, je me joins à deux mecs et on cherche une quatrième personne, mais ce sont deux autres personnes qui se manifestent et le chauffeur me rejette comme une merde, le profit avant tout, hein. Puis j’entends une allemande chercher des gens pour partager un taxi, je me porte volontaire et un quatrième se joint à nous, ce fera certes le double au final, mais mieux que d’attendre une éternité sous le soleil. On nous dépose à la plage de l’hôtel Tropicoco, je me fais tout de suite aborder par un plagiste, une chaise longue et un parasol ? Oui, merci ! J’avais compris que c’était 2 CUC pour l’ensemble, mais non 2 pour la chaise et 2 pour le parasol. OK. Au temps pour moi. Et puis bien sûr je commande un mojito. L’eau est magnifique, turquoise et saphir, le soleil brille, la brise souffle, un pur bonheur ! Je vais tremper les jambes, mais une vague arrive et tout le bas de ma robe est trempé, oups ! Arf, ça séchera. J’avais oublié mon livre, du coup je m’ennuie vite et au bout de deux heures, je me mets en route vers l’arrêt de bus.

De retour à Parque Central, je passe par la rue Obispo pour aller m’acheter une carte Internet, plus de trente minutes d’attente, mais il me faut Internet ! Surtout que mon opérateur m’a bloqué les données en roaming parce que j’ai atteint le quota. Je serais bien rentrée en bicitaxi, mais aucun de libre sur le chemin avant une placette à cinq minutes de la casa.

Après une douche et un peu de repos, me voilà repartie. Je trouve enfin un bicitaxi pour Parque Central, 5 CUC, pas donné, mais bon, je fais mon poids lol. Certes, c’est prévu pour deux personnes, mais bon. J’admets que je n’étais pas tout le temps rassurée, mais nous sommes arrivés à destination en entier. Je cherche alors vainement du Wifi, puis je me souviens du conseil d’une amie : le bar de la terrasse sur le toit de l’hôtel Inglaterra au Parque Central. Je me pose avec un daiquiri et c’est parti pour une heure de surf.

Ensuite, je reprends la rue Obispo jusque Plaza de Armas, un groupe joue de la salsa et les gens dansent, super ambiance. Une fois la musique finie, je me pose sur un banc avant de retourner sur Plaza Vieja où j’avais repéré un resto à l’air sympa hier. La Vitrola, genre diner US. Un peu d’attente, mais je peux avoir une table juste pour moi. Cool. Là aussi, de la musique. En apéro, un rhum, j’avais commandé en entrée des boulettes de fromage mais elles ont été oubliées, puis en plat un burger pas mauvais du tout avec chips de banane et pour finir un brownie. Miam. Pendant l’attente et le repas, je remarque un homme assis sur les marches en face, vêtu de blanc avec seulement un collier de couleur, a priori il est en année d’initiation pour la santeria, il écrit et donne des papiers aux gens à table. Et quand il donne son papier au couple de la table d’à côté, en fait c’est un portrait. Il m’a fait aussi, résultat bof, mais c’est sympa. Donc en partant, je vais le voir et lui donne quelques pièces. Et il me fait la bise et me dit « merci mon amour ». OK… Si tu veux…
Et me voici de retour à la casa, mon ventre est contrarié et je dois commencer à préparer mes bagages pour demain.

***

Lundi 19 février 2018
18h50
Berlin

Dimanche matin, j’ai traîné au lit jusqu’à l’heure de rendre la chambre, midi, profitant de pouvoir m’allonger dans ou sur un lit tant que je peux. Puis j’ai pris le chemin du musée du rhum Havana Club, la prochaine visite en espagnol était beaucoup plus tard, mais une en anglais était disponible à 14h, OK. En attendant, je suis allée me balader le long du front de mer, puis j’ai cherché où manger près du musée. Là, un gars m’a accosté « Bienvenue à Cuba », bla bla bla, il m’a demandé si j’ai tout avant de rentrer, il vend des cigares… Il a tenté de me conseiller un resto, il insistait, non, je voulais déjeuner près du musée et son truc est plus loin. Pour déjeuner, je suis allée au bar Dos Hermanos où un groupe jouait et des gens dansaient. Le repas était OK.

Puis est venue l’heure du musée, très intéressant, l’entrée est 7 CUC, on a regardé un petit film sur l’histoire de la canne à sucre et du rhum, la guide nous a ensuite expliqué le processus de production, on a pu sentir le rhum tout jeune à 76°C (à ne pas boire !) avant que le processus ne continue. Et à la fin : dégustation de Havana 7 ans, bien sûr, la visite s’est terminée sur la boutique, mais j’avais déjà acheté une bouteille de rhum (la limite est d’1 litre par personne pour la douane), et pas du Havana.
Puis, retour à la casa pour bouquiner avant de partir à l’aéroport. Ce fut un séjour magnifique, une expérience unique. Cuba est une île superbe, la majorité des Cubains sont adorables, la musique résonne partout tout le temps. J’ai l’impression qu’ici plus qu’ailleurs où je suis allée, on est un peu dans une bulle en tant que touristes, la vie pour les locaux n’est pas toujours facile. C’est pour ça que les quelques fois où j’ai payé trop, c’était pas grave, si ça peut améliorer un peu le quotidien d’une famille, je ne peux pas aider tout le monde, mais un peu c’est mieux que rien. Cuba est ambivalente, par endroits des endroits très délabrés, à quelques mètres du neuf, des endroits à l’air moderne, mais des toilettes… Bon, il faut savoir que les toilettes ne « digèrent » pas le papier toilette, il faut utiliser la poubelle pour ça et prévoir un budget car elles sont toutes payantes ou presque.

À savoir, l’eau du robinet n’est pas potable, la cuisine est bof, le « vrai » pain et fromage me manquent. Le système des deux monnaies est appelé à disparaître, une des deux sera retirée, mais quand et comment, aucune idée.

Je dois avouer que je suis contente d’être rentrée, c’était absolument génial, mais dix jours sont suffisants pour moi, la chaleur était difficile pour moi et à La Havane, être alpaguée et accostée toutes les cinq minutes pour un taxi ou autre, ça use. Sûrement parce qu’avant j’étais avec un groupe, souvent avec le guide cubain et ensuite seule. Mais j’aimerais tout de même y retourner, voir le reste de l’île. Je reviens avec des souvenirs plein la tête (et la valise). Des paysages magnifiques, des sourires, des rires, j’en avais rêvé, je l’ai fait, je ne regrette pas et ne peu que recommander cette expérience hors du commun.

A propos lamarmottevoyageuse

Bienvenue chez La Marmotte, voyageuse qui vous raconte ses aventures à travers le monde (surtout l'Europe) et à Berlin. Les textes et photos de ce blog ne sont pas libres de droit. Merci de me contacter si vous désirez les utiliser.
Cet article a été publié dans Cuba (2018). Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.