Lors d’une visite dans une grande librairie de Berlin et particulièrement la section des livres en diverses langues, je suis tombée sur Was ist das? Chroniques d’une française à Berlin de Pascal Hugues. Ça m’a fortement intriguée et je l’ai acheté, poussée par la curiosité. Avant toute chose, la quatrième de couverture :
« Un déjeuner au restaurant du Sénat à Paris puis, quelques jours plus tard, un autre à la cantine du Bundesrat à Berlin, m’en ont appris beaucoup plus que tous les traités de droit constitutionnel sur le fonctionnement de la démocratie dans nos deux pays. »
Pascale Hugues vit à Berlin depuis vingt-cinq ans. L’Allemagne n’est pas encore son vrai Heimat, et la France a cessé d’être le pays familier de son enfance. Vivre entre deux pays, c’est comme porter des petites antennes occupées en permanence à capter les différences, le « pas pareil » chez l’un et chez l’autre.
À travers vingt-six chroniques, l’auteure épingle avec malice nos différences et nous parle sans aucun tabou de notre rapport au corps, à la nature, à la gastronomie, à l’ordre, à la politique, au sexe, au passé, à la nation… sans oublier toutes ces expressions et tous ces tics de langage français ou allemands qui sont autant de marqueurs de notre vision du monde.
Alors, vous êtes plutôt Birkenstock ou Louboutin ? Luxembourg ou Tiergarten ? Macarons ou forêt-noire ? Lenôtre ou KaDeWe ? Mona Lisa ou Néfertiti ?…
C’est assez agréable à lire, joli style, anecdotes sympathiques. J’ai tout de même un avis mitigé, certes on ne peut pas comparer les expériences et l’auteure est à Berlin depuis bien bien plus longtemps que moi et a vécu la Chute du Mur en direct, alors que je viens de fêter mes 8 ans en Allemagne (bientôt la demande de nationalité). Je vais peut-être me faire haïr en disant cela, mais elle est alsacienne, a apparemment longtemps vécu à Paris et ça se sent dans ce qu’elle écrit, son côté parisienne ressort. Dans certains passages, elle me semble très arrogante, notamment sur le recyclage, à croire que c’est quelque chose fait pour compliquer la vie, elle est presque fière de ne pas toujours respecter le tri des ordures, alors que c’est juste un peu pour la planète hein. Sa comparaison entre la vie à Paris et à Berlin me conforte dans mon idée que Paris n’est pas pour moi et confirme l’image d’arrogance et de chichi que j’en ai. Cela dit, une lecture sympa dans l’ensemble.